En France, depuis 2011, tous les quinze jours en moyenne, une personne s’est immolée par le feu sur la place
publique. Lorsque de tels événements se produisent à l’étranger, les médias soulignent la portée contestataire
et politique de ces gestes. On se souvient de l’immolation en Tunisie de Mohamed Bouazzizi, le 17 décembre
2010, déclenchant la révolution tunisienne. En France, ces immolations restent sans échos, les lieux sans trace.
La société, sourde à ces appels, reprend inlassablement le cours de son quotidien, ramenant systématiquement
ces drames à la banalité du fait-divers. Mais si la trace n’est pas visible, que l’onde du choc est étouffée,
l’acte contestataire a bien eu lieu.

Sur le parking de l’entreprise, dans la cour d’école, devant le centre des impôts, la caisse d’allocations familiales,
ou face au Palais de l’Elysée... Ils sont cadres dirigeants, instituteurs, retraités ou demandeurs d’emploi,
et ils ont choisi de s’immoler pour protester contre l’évolution de leurs conditions de travail, leur difficulté
à accéder à un logement ou aux aides sociales.

Des témoins sidérés, des collègues écrasés par le silence, des rescapés laissés sans considération…
Et des institutions en plein déni qui s’attellent à étouffer ces foyers en maintenant le silence, et en créant
le « non-lieu ».

Au fil d’une progression interactive, le documentaire Le Grand Incendie propose de revenir sur les lieux
et les histoires de sept cas d’immolation par le feu survenus en France afin d’en entendre les messages.

Au delà des faits-divers, se dégage alors la mise en accusation d’un système social, socle de notre société depuis
la seconde guerre, qui se consume peu à peu.

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